Banksy : tagueur provocant ou artiste au grand cœur ?
Banksy, c’est une identité artistique forte pour un créateur dont on ne sait rien, si ce n’est ce pseudonyme. Ce britannique anonyme crée des œuvres coups de poing depuis les années 90. Et s’il peint celles-ci dans l’ombre, leur mise en lumière passe rarement inaperçue.
Spécialiste du street art, les murs sont ses toiles, le monde est son domaine. De Paris à Bristol, de Brooklyn à Disneyland, il affiche ses messages politiques, philosophiques, anticapitalistes ou antimilitaristes. Tantôt avec humour, tantôt avec rage, toujours avec engagement, il dénonce ce qui le touche… Armé d’un pochoir et de ses bombes, Banksy pleure les attentats du Bataclan, le travail des enfants si meurtrier, ou, plus récemment, le décès de Georges Floyd et les violences policières.
Cependant, l’artiste ne se dépare pas d’une poésie rarement égalée dans l’art urbain. On ne peut d’ailleurs oublier cette petite fille tendant la main vers un ballon en forme de cœur. Issu du monde du graffiti, Banksy fait sans cesse parler de lui. Certains le voient comme un vandale, un tagueur comme les autres, d’autres l’admirent pour ses valeurs, ses actions et son caractère fort.
Ses œuvres choquent, parfois, mais l’objectif est là : faire réfléchir le public. Il refuse toute exposition et ne tire pas profit de son travail urbain. Pourtant, la valeur de ses créations dépasse toute limite. Ce mercredi 21 octobre, son œuvre « Show me the Monet », parodiant les Nymphéas de l’impressionniste français à coup de caddie de supermarché et de cône de signalisation, s’est arrachée au prix de 8,5 millions d’euros, lors d’une vente aux enchères. Revisitant de grands classiques de l’art, comme les Tournesols de van Gogh, Banksy en profite pour révéler les travers de la société consumériste, si destructrice pour l’environnement.